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Jazz aux Halles - Plouescat - 23 juillet 2023

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“Ce mois de décembre aura mis le focus sur de grands artistes : pour beaucoup, la disparition de Johnny Halliday, et pour La Cave du Jazz, afin de fêter sa fin de saison, l'évocation d'une célébrité de la musique jazzy : Carlos Santana, l'un des créateurs du rock latino, mais qui a excellé dans d'autres genres : blues rock, jazz fusion, rock instrumental.
Pour évoquer la musique de ce personnage d'exception et fêter, à quelques mois près, le 70e anniversaire de sa naissance (un 20 juillet à Autlán de Navarro, au Mexique), il fallait un groupe qui avait la stature de cette évocation.
C'est ainsi que Jazzy 77 avait invité, ce samedi 17 décembre à la salle Sainte Anne de Lorrez-le-Bocage, Santana Garden, qui proposait un voyage dans le "jardin" de Santana, dont les fleurs étaient prélevées, d'après leur plaquette, dans des albums tels que Abraxas (1970), Caravanserai (1972), Welcome (1973), Borboletta (1974) ou The Swing of Delight (1980), une période jugée par beaucoup comme la plus importante du musicien, « car la plus qualitative et la plus mystique ». Et dont Santana Garden évoque, dans son titre, l'esprit "fusion", « … où jazz, musique brésilienne, latin rock et musiques africaines se mélangent joyeusement ».
Un programme "coup de cœur" qui ne pouvait qu'attirer le public, et il vint très nombreux, dépassant les prévisions, tant qu'il fallut rajouter à la hâte des sièges. Du bonheur pour les membres de La Cave du Jazz, et un grand moment musical en perspective.

 

Sous la houlette de Lionel Simonian, le guitariste et leader ; Wladimir Msika aux claviers (piano et orgue) ; Alain Szpiro, aux sax ténor et soprano ; JR Edart à la basse ; Martial Journo, aux bongos, timbales et percussions ; Miguel Gomez, aux congas, et Pablo Mundele, à la batterie, Dès les premières notes, avec une œuvre tirée de l'album Freedom (1987) et dédiée à Nelson Mandela, nous nous sommes trouvés transportés dans un univers multi-sons et multicolore, portés par une rythmique riche des timbres des diverses percussions qui s'ajoutent à la basse, Des congas afro-cubains aux bongos et timbales, qui, tels des battements de cœur, accompagnent les mélodies lyriques de la guitare, des saxophones et des claviers. Une évocation impressionniste fidèle au maître, où apparaissent parfois les signatures de compositeurs tels Armando Peraza, Antonio Carlos Jobim, Tito Puente ; une musique pleine de chaleur, créatrice d'une atmosphère exotique sensuelle, parfois apaisée mais surtout enfiévrée qui, en d'autres lieux, dans un cadre vraiment équatorial, pourrait amener à la transe. Les musiciens paraissent porter avec rigueur le poids de cette responsabilité d'hommage au grand Santana : le visage de Lionel, en particulier, est grave, mais son jeu vif et expressif à la guitare, la vivacité des mains créatrices de pulsations des autres, donnent vie au propos, porté aussi par les touches des claviers et le souffle des saxophones, Des musiciens tous en grande symbiose de jeu. Et cela ne peut que toucher les spectateurs au plus haut point.  Il n'y a pas seulement de leur part les battements de mains qui accompagnent les évocations musicales, il y a ce ressenti de partage qui touche à la fois l'esprit et le corps, engage à la danse et conduit certaines des spectatrices, en fond de salle, à se laisser aller à l'exubérance des notes et s'abandonner aux mouvements générés par la musique.
De ma place, en fond de salle, mon regard passe ainsi de la lumière à l'ombre, des éclats de reflets sur les instruments aux silhouettes sombres qui animent la pénombre. L'une d'elles se sera donnée, toute la soirée durant, aux efflorescences musicales, silhouette fine qui donna parfois l'impression d'un oiseau qui cherche à prendre son envol. C'est Annette. Très peu l'ont sans doute remarquée. Mais pour le voyeur jazzy que je devins, ce fut un plaisir de voir combien la musique de Santana Garden fut appréciée et vécue.  Car, à dire vrai, il fallut un bis (Oye Como Va), pour que le concert prenne fin sous de vifs applaudissements, et que l'on songe à se séparer…
Une soirée marquante, donc, pour ce dernier concert de la saison.”

Clairis

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